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voyant si dignes, si élégants et si curi-ects, ou se deniandc s’ils se préoccupent de leur coinrc gigantc'siiue ou s'ils ne sont pas plus tiers de porter le costume à G!) fr. â<) du Maitre
lligli Life l'ailor, dont les magasins de la riu' lîiclielicu. lié, au Boulevard, feront une si rude concui-rencc aux Balais du (.'liamp-dc-Mai-s et du Ti-ocadéro.
Dix-huitième année
±900
Deuxieme série
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L’EXPOSITION DE 1900
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L’EXPOSITION DE 1900
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Ci U A SDK l’RIMK KN COIKKURS :
SCR LA SIX NE. — LES PALAIS DES NATIONS
L ’KxfosmoN universelle ei iniernaiionale de ujoo ouvrira
ses portes, ainsi (.ju'il a été décrété dès 1894, en ce mois
d’avril. I.oin d'être en retard, les organisateurs seront
même en avance sur leurs prévisions. C'/est le 1 5 avril que
devait s'ouvrir l’Kxpcjsition de iqoo, penir prendre fin le 3 no¬
vembre. Or, rinauguraiion solennelle aura lieu le samedi 14.
léspérons que la date de la fermeture sera reculée comtne a été
avancée la date de l'ouverture et qu’elle sera reculée de plus de
vingt-quatre heures.
Paris vient, en etfet, de subir un hiver, sinon frtnd, du moins
tellement pluvieux, que le Printemps, l’b'té et l'Automne lui doi¬
vent une compensation.
L'I'Pxposition de 1889 a joui, pendant le cours de sa trop
brève existence, d'une température idéale, exceptionnelle. Pas
un nuage n'est venu ternir l’éclat de ses splendeurs et, si elle a
été au Cours tle ce siècle la
fête la plus favorisée, l'etfort
gigantesque que vient de faire
rivxposiiion de i()oo pour
accumuler sur les deux rives
de la Seine, depuis la place
de la Concorde jusqu'aux
confins de (î rend le, les attrac¬
tions les plus extraordinaires
que l'on ait encore réunies,
lui (.lonne tous les droits à ce
traitement de faveur que le
soleil a réservé aux joies in¬
ternationales tle I 88().
('.e n'est pas seulement une
vaste bermesse i]ue le génie
lie M. Picaril a conçue, c’est
une complète revue tle tous
les progrès accomplis par
l’esprit humain.
La classification imaginée
par lui et t]ui consiste dans
l’étalage rétrospectif des con-
i|uêtes humaines, dans l'exhi¬
bition des produits dont nous
usons et dans la fabrication
desdiis produits sous l’teil du
laïi]ue, cotisiitue une pensée
neuveei une pensée haute, l.es
Ifxposiiitms de i 853 ,de i8t)7,
de 1878 et de 1880 ont été des
soletinités majestuettses, utiles
et gaies, particulièrement cel¬
les de i 833 et de 18Ô7. mais
1900 a prolité des expériences
faites; il a voulu faire mieux
et il a fait mieux. Réussira-
t-il autant r ('/est ce que mjus
discuterons tout à riieure.
Lorsque l'on monte sur la
plate-forme de la 'l’our Kitfel,
t]ui se dresse au-dessus des
CO ri s t r U c i i O ti s i n n O m b ra b 1 e s e t
ilue l'ieil embrasse tout ce qui
a été édifié par la fantaisie des
t HANÇOIS KI.AMKN’G. — ktudk i»oih
tif'iiri-'i (I(‘ M. (',li:i|)liiiii, de
architectes, on demeure ébloui. On rend tout d abord justice
au respect que M. Picard et son collaborateur principal,
.M. P)Ouvard, ont montré pour les puissantes conceptions de ce
grand Français qui a nom Oubriel et qui, dès la fin du dernier
siècle, avait projeté de faire, des 'ruileries au pont de Neuilly,
la plus magnifique percée qu'il y ait au monde, en la coupant, à
la hauteur des jardins Beaujon, par les deux bras d’une croix,
dont Fun avait à son extrétnité la coupole des Invalides et
l'autre le parc Monceau. Hélas ! depuis, la partie à droite
des (’.hamps-lÂlvsées a été envahie par la maladie de la pierre,
et il faudra bien des opérations cystotomiques pour remédier au
mal et la débarrasser des calculs qu'y ont accumulés les entre¬
preneurs de bâtisses. Dans la partie gauche, si le second lémpire
a obstrué, avec le Palais de l'Industrie, le carré .Marigny, on ne
saurait lui en faire un reproche, son intention première n'étant
que de mettre là un abri pro¬
visoire.
.-Vujourd'hui cet abri, lon¬
guement utilisé, a disparu, et
l'avenue se déroule entre le
Petit Paliiis et le CL'and
Palais jusqu'au pont Alexan¬
dre 111, qui lui fait franchir
la Seine pour la conduire,
comme le voulait (îabriel. au
pied du chef-d'teuvre de
-Mansart.
Le rétrécissement produit
sur rifsplanade par le rap¬
prochement des constructions
ilisparaitra au lentlemain de
l'Fxposition de 1 ()oo.
Ln attendant ce dégage¬
ment, M. Stéphane Dervillé,
directeur de la section fran¬
çaise, l'un des hommes les
plus charmants et les plus
avisés de notre temps, un
artiste véritable — ils sont
rares — a su, derrière le
rideau nurembergeois des fa¬
çades bizarres trop rappro¬
chées, disposer, sous les
tjuinconces de l'LspIanade,
des installaiic^ns tl'iin goût
parfait, d une variété amu¬
sante, empruntées aux souve¬
nirs de nos vieilles pro\inces
françaises. Secondé par M.
Mazure, il a su, sans déranger
un arbre, arranger les décors
les plus séduisants qui se
puissent imaginer, lù, si sous
la première partie de l'iés-
planade des Invalides on en¬
tend gronder les machines
de la (compagnie des chemins
eie ter de l'Ouest, on ne sau-
► ''^Tit lui en faire un reproche,
pas plus qu'tm ne peut lui
I.A niiCORArloN I,,.; ,.A SAU.!-: Dtîs FKTUS
-M. liiiiivurcl et de M. H.iiiliii
- -■'O -
FIGARO JLLFSTRE
75
reprocher d'avoir laissé celle même Compaifiiie des chemins de
fer de l’Ouesl planier, devant le Ministère des Ati'aires éiran-
gères. le déplorable bâiimeni de sa gare.
Qu’v aura-i-il dans les galeries de l’Ksplanade des Invalides,
sous ces innombrables clochetons? (Certainement les exhibitions
les plus intéressantes qui se puissent imaginer. M. (Carnot y
dispose, comme au (Champ-de-Mars. les musées centennaux, et
l'on sait que la tradition des (Carnot est d'organiser la victoire.
Puis les ans décoratifs s’y installeront et ce ne seront pas les
moindres curiosités que présentera le groupe XI 1 avec la déco-
François Flameng, dr.l.
M. lîOrVARI), i)IRi:CTKrR dk i/archh ecturk, dks parcs et jardins et du service des kètks
ration et le mobilier des édifices publics et des habitations, et le
groupe XV des industries diverses.
*
» ♦
Du haut de la 'Four Eiffel, deux choses me frappent dans
cette portion de l’Exposition de 1900, c'est, tout d'abord, la place
que tiennent ces vieux canons des Invalides, objets d’an d un
goût supérieur, auprès desquels notre modeste artillerie, si grand
que soit son mépris pour les vieilles formes et les vieilles pra¬
tiques, ferait piètre ligure, .le parle, bien entendu, comme Bri-
doison, de la forme, puis la grande arche du pont Alexandre 111 , de
près de cent ntètres d’ouverture, qui franchit la Seine d'un seul jet.
FIGARO ILLUSTRE
76
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KNTMl'jK l'Alt I. A\|:MI' DI-: I.A liOUH DO N A IS
PALAIS 1)1-: I. KLKCTniCH H
VU!'. cÊ.sÈitAi.i-: DE i.Exrnsrno.y de idoo au
,1c cüiilcsse ma prcdilcciion pour l'emploi du (cr, qui est
destiné à transformer l’architecture de 1 avenir, et je n hésite
pas à dire que je regrette que l’Exposition de 1900 ne soit pas
plus largement entrée dans la voie que lui avaient tracée les
Expositions précédentes.
Mais c’est là une simple réserve qui a, sans doute, une expli¬
cation excellente.
(]’est un véritable tour de lorce de la part de M. Alfred l^icard
et de ses collaborateurs, MM. Koux et Delaunay-Belleville,
d’avoir pu accumuler sur le versant du 'l'rocadéro non seule¬
ment les expositions coloniales iranqaises et étrangères, et
d’avoir disposé sur le quai d’Orsay, à droite du pont de l’.Mma,
la masse réjouissante en ses lignes et en sa coloration, des pavil¬
lons étrangers. Plusieurs de ces pavillons ont dû venir el'Heurer
les bases de la 'four ICilfel ; d’autres, comme ceux de la Russie
et de la (^hine, ont très heureusement pris place sur ce même
'l’rocadéro, au milieu des installations
exotiques, où l’imagination des artistes
s’est donné libre carrière.
'Tout cela
des esprits chagrins,
le quai d’Orsay, par le
des Moulineaux, par les
les trottoirs électriques superposés, a eu
sa place mesurée. D’accord. Mais il
n’est rien qui n’ait trouvé l’espace
voulu pour exhiber ses produits et
installer la traction nécessaire. De quoi
se plaint-on alors ?
On a si peu de motifs de se plaindre,
que M. .'\lfred Picard, en multipliant
les movens de communication, en pro¬
diguant les passerelles, en secondant
de tout son pouvoir l’établissement du
métropolitain, le prolongement de la
ligne d’Orléans jusqu’au quai d’Orsay,
a fait preuve d'une rare prévoyance.
Depuis qu’il a été investi des fonc¬
tions de commissaire général. M. .Alfred
Picard a vu passer bien des ministres à
la rue de Grenelle. 11 n’a pas toujours
eu à se louer de l’activité de quelques-uns d'entre eux. 11 en est
qui lui ont fait attendre non seulement les signatures à apposer
au pied des décrets utiles, mais qui ont ajourné la promulgation
de ces décrets. II demeure seul responsable des retards que peut
épianiver l’installation définitive de ri''.xposition de 1900 a
la date fixée. En réalité, cette responsabilité ne lui appartient
pas.
Lorsque j'étais, l’autre jour, sur la Tour léitfel, contemplant
le gâchis du Champ-de-Mars, admirant l'activité que déploient
les architectes et les jardiniers de la Mlle pour remédier à ce
gâchis, je me faisais cette réflexion que tout le monde se fera
le 14 avril, c’est que, si tant de bonnes volontés n’avaient pas été
entravées, retardées par l’accomplissement des formalités admi¬
nistratives qui font tant de mal à notre pays, le soleil aurait
éclairé, le 14 avril, l’Exposition de 1900 complètement ache¬
vée, malgré les intempéries de la saison que nous venons de
traverser.
Certes, je suis loin de tout louer dans ce qui a été fait et dans
ce qui n’a pas été fait. Ttnit en admirant la Salle des Fêtes,
enchâssée dans la Galerie des Machines, le Château d’eau et le
Château du feu, qui forment avant-
corps, j’aurais voulu voir conserver à
l’teuvre de M. Dutert et de M. Condamin
leur unité de conception. .le regrette
surtout le morcellement de la Galerie
des Machines, et, dussé-je adntirer les
cidreries, moulins à vent, moulins à
eau, laiteries hygiéniques, chocolate¬
ries, vignobles du Bordelais, de la
Bourgogne et de la Champagne, sous
l’immense couverture en fer, je déplo¬
rerai de ne pas voir toutes ces attrac¬
tions. dont l’installation fait honneur à
M. Dervillé, dans les champs de Vin-
cennes plutôt que sous l’abri que les
Salons annuels avaient déjà, depuis quel¬
ques années, pris l’habitude de mor¬
celer.
Sans contester la dépense de talent
de M. Hermant, je songe au charme de
l’a'uvre de M. Formigé en i88().
Quel poète que cet artiste exquis et
comme il y avait plaisir à traceravec lui,
en 1889, les stances inoubliables de
rifxposition centennale de l’art français!
bu, a ce propos, qu'il me soit permis d’exprimer un regret.
L Exposition de 1900 a fait à chacun sa place, aux artistes, aux
musiciens, aux industriels, aux usiniers, à toutes les manifesta¬
tions de la pensée humaine, sauf à l’une d’elles, à la poésie. Les
est un peu serré, au dire
La circulation sur
chemin de fer
tramways, par
.A.MKXCr. — UKCOUMIOS DK LA SALI K DKS FKTKS
Elude ptutr la figure de M. lUtiiUii
FIGARO ILLUSTRE
/ /
I!.NTlU;i-: TAU I.’A VK.NL'H DK SL'I'KItK.N
t II ÀM l'-llIC-M A HS , Aiinni'i'lli' dü.M. Holli):iiiur).
scrviicurs du Protocole, qui préparent rinauguration solennelle
du 14 avril, avaient eu, le 3 octobre 1896, la pensée géniale de
convier les poêles à l'inauguration du pont Alexandre 111 .
Pourquoi, lorsque le Président de la République viendra,
le 14 avril, au seuil de l’Exposition, sur la place de la Concorde,
ne pas faire appel aux poètes pour célébrer les niagniticences
qui vont se dérouler devant lui?
Jamais la France n’a mieux parlé la langue des dieux, qui est
en même temps la langue des humbles, et si triomphante que
puisse être la prose oHicielle,ce serait unspectacle vraiment beau
que de voir accueillir le chef de l’Etat, le 14 avril igoo, comme
a été accueilli, le 5 octobre 1896, l’hoie auguste de la France.
Je sais bien que la plus grande partie de l’Exposition est
vouée à disparaître au lendemain des fêtes de 1900. Mais il en
restera assez pour que l’on célèbre le caractère nouveau de ce qui
vient d'être fait, pour que l'on glorifie les vertus de ceux qui sont
demeurés à la hauteur de la lourde tâche qui leur était imposée.
Pour moi, si j'avais à dire tout le bien que l'on doit penser de
l’Exposition de 1900, je ferais tout d'abord la part de l'organisa¬
teur en chef, M. .Mfred Picard. Je dirais que l'art des horticul¬
teurs de la ville de Paris est sans égal ; que M. Giraud a construit,
en élevant son Petit Palais, une merveille dégoût et de justes pro¬
portions; que MM. Resal et Alby sont des constructeurs de génie,
MM.Cassien Bernard et Cousin des architectes de premier ordre,
et qu'il faut tenir compte à MM. Deglane, Louvet et 1 homas de la
dillicultéqu'ils ont eue à établir, pour le Grand Palais, des profils
plaisants. Je n'aurais garde d'oublier la tentative hardie de M. Binet,
et, quant à la disposition des couvres d’art dans le Grand Palais,
je ferais toutes les réserves que doivent faire ceux qui ont gaidé le
souvenir des Expositions de i 855 , de 1867, et de 1889, si claires,
si simples et si grandes. Je glisserais volontiers sur larue de Paiis
pour m'attarder dans la rue des Nations, si grande que soit la
difliculié de contempler à l'aise les trésors que 1 on y attend,
tant on y a multiplié les enveloppes qui les doivent contenir.
Je déplorerais, peut-êt re, ccnnme on 1 a déploré en 1889. le main¬
tien du ventre du Palais du Trocadéro, qu il eût été facile
d'ouvrir pour y installer, au sortir du brouhaha de 1 exposition
coloniale, une salle de repos et une salle vraiment propre aux
belles harmonies.
Mais, s'il est de tradition française d'honorer par la poésie les
grandes transformations de Paris, si personne na oublié la
belle Ode aux bâtiments du Louvre, on ne saurait méconnaître
que la langue du Parnasse se prête mal aux critiques, qu elle
aime par-dessus tout la louange, et le mieux, puisque 1 on n a
pas pensé aux poètes, est de descendre prosaïquement des som¬
mets de la Tour Eitfel, et, après avoir jeté un regard sur ce
merveilleux horizon que ferment les coteaux de Meudon, de
tracer un simple guide du visiteur à l'Exposition de igoo, au
milieu des merveilles qu’il lui sera réservé de voir par un jeu de
tickets en apparence très compliqué et au tond très simple.
Si l’on veut bien me suivre docilement, entrons, non point
par la porte de M. Binet, sur la place de la Concorde, mais par
l’avenue des Champs-Elysées. Le métropolitain, qui aura la une
station, ne peut encore nous y transporter, mais, comme les
movens de locomotion sont innombrables, prenons une simple
vetiture de place, et, le coupe-file aidant, nous arrivons a 1 amorce
de l’ancien carré Marigny. .V gauche, voici le Petit Palais de
M. Giraud, qui abritera les objets d’art depuis les origines du
monde jusqu’à 1800. .\ droite, le Grand Palais, dont la construc¬
tion a été confiée à MM. Deglane, Louvet et 1 homas. Dans 1 in¬
térieur de ce Grand Palais, nous trouverons la suite de l’expo¬
sition des objets d’art, de 1800 à 1900, disposés dans des
encadrements reproduisant les styles des dilJérentes phases du
siècle. .X côté de ces restitutions ingénieuses et depuis si long¬
temps réclamées, le Grand IMlais logera les expositions décen¬
nales françaises et étrangères : en d'autres termes, les dernières
nouveautés de la saison, peut-être plus vieilles pour la plupart
que certains chefs-d’œuvre de l'exposition ceniennale qui ont ce
privilège, dans leur sincérité, de demeurer éternellement jeunes.
Les hommes de cheval feront bien de ne pas chercher dans le
Grand Palais, la piste du Concours hippique. IGle ne sera
ouverte, ainsi que la salle des auditions musicales, qu'au len¬
demain de rifxposition de 1900.
Fin suivant le Cours-la-Reine sans traverser le pont Alexan¬
dre III, on rencontre le Pavillon de la ville de Paris, qui ouvre
la rue de i^aris, précédant les serres où les horticulteurs expo¬
seront les fleurs et les plantes rares, puis la foule des exhibitions
particulières, une véritable foire de Neuilly, qui prend fin au
Palais des Congrès, que l'architecte Mewès a fait clair, simple,
avec de larges baies qui indiquent bien sa destination. De l’autre
côté du pont de l'Alma, le Vieux Paris ; puis l'exposition des
yachts. Laissons de ctïté la passerelle qui pourrait nous conduire
au Champ-de-Mars et jetons un coup d’œil sur les installations
coloniales, sur l’Algérie, la Punisie, les Indes anglaises, le pavil¬
lon du Transvaal, les Indes néerlandaises, la merveilleuse expo¬
sition russe, la non moins attrayante exposition de la Chine.
Considérons un instant les travaux auxquels procède, derrière
son vitrage, M. Le Myre de X'illers pour les objets de colonisa¬
tion; ne descendons pas encore dans l'exposition souterraine,
demeurons dans le vaste cirque édifié par M. Grosclaude en
— Da —
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\1I. 11—8
FIGARO ILLUSTRE
Clirhr i'arlt' i/»* Mniihourÿ.
I.H CMAMI*-I»K-MAnS
(An IVukI le PalîU'< de rKlcclrieilé et !<• Ch;H(‘îni (ri‘;ni : pins loin, la OaliTie cl<'s Marhinns)
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Cltihe Cafff de Mazihourÿ
^ ^ ..K THOCA.,Û,0 Kr ..KS KX,.OMTl,.NS (;o..OMAU:s
VUES ('.HNKRALKS DE L'EXPOSITION LNlVERSEllE
PR.SKS, Al- 3 l MARS 1900 , I>K LA PREM.KRK PLATK-KOUMK DL LA TO^R K.KKKL
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Fl G .1 R O ILL US TRE
79
l’iionncur Je MaJagascal' ; ne JéJaignoiis pas Fachoda, et M. (Fis-
icllaiii. Jvmrons, pour y retrouver un repos salutaire, dans ces
merveilleuses galeries du 'Procadéro. où M. de Baudot, délégué
par la (Commission des Monuments historiques, a complété la
série des moulages par des modèles démontables des principaux
édiliecs de la l-’rance. Saluons le poète Haraucourt, successeur de
Br~' ji ’ÜF' iii
BÜI^; Æl
lAl'
CHt'hè i'.ttrï,’ f/#» Mazilfour^.
l'.VLAlS l>KS INOrSTlUBS DlVKUSHS
\'iie prise tk* la Mallcrir Trioinplialu (Uùlcl tien luK’alida:}
Geoffroy de Chaume et de Viollet-le-Duc, qui a dans M. Pou-
zadoux un collaborateur des plus artistes, que le budget n'assisic
pas dans la mesure où il le devrait. Kn voici assez pour un jour.
Car il ne faut pas s’imaginer qu'en douze Iteures on verra l’JC.x-
position entière — ni même en ?louze jours. (ff:)ur en prendre
une idée, il faudra beaucoup de temps et beaucoup de tickets,
et le guide même aura parfois besoin de repos.
ANTON 1 N PROU.S'r.
— 55 —
SAI.Li; 1)KS FÈTKS. IlKCOIlATION UK M. KHANÇOIS t-1.A.MKM.
1,'liidiistrie (VTio (l’mscinblft)
La Décoration de la Salle des Fêtes
EUG. COR MON — FR. FLÀMENG — ALB. MÂIGNAN— G. ROCHEGROSSE
A U iTionient où ce numéro paraîtra, l’Exposition de iqoo
sera ouverte. Dans la salle des fêtes, incrustée comme
un joyau colossal au milieu de la nef immense des
machines, l’inauguration officielle déroulera, parmi le
ronronnement fastueux des discours, la pompe d’un cortège
triomphal. Sous l’énorme coupole, où des flots de lumière, par
une ouverture centrale, entreront, des messieurs en habit noir,
chamarrés de grands cordons de toutes couleurs, feront des
gestes que scanderont, de quart d’heure en quart d’heure, les
mugissements rythmés des orchestres. Et dans l’enceinte, où
fraterniseront des foules bariolées, on s’offrira des congratula¬
tions réciproques où rien de sincère, comme de coutume, n’en-
' 4
îr
nwNcois n.AMKxr,. _ ktl-dks
rocH
HKCORATION DK ,.A SALLK DBS HKTES
— 56 —
h'IGARO 1LLMSTRI-:
8i
liarnionie avec les
irera. Voilà d'avance le programme. 11 se réalisera, n’en douiez
pas, lidèlement.
Emre temps, pour se délasser de l'ennui que les longs dis¬
cours des inauguraicurs leur causeront, les diplomates et les
invités de marque des deux sexes regarderont la salle. Au-dessus
des énormes piliers de fer, garnis de multicolores revêtements,
et reliés, à vingt-huit ou trente mètres de hauteur, par de robustes
arceaux, ils apercevront la coupole, hérissée
d'un peuple de statues dont les blancheurs.
Dans ce cadre à la fois doux et chaud,
une large zone de compositions déco¬
ratives s’enchâssera. Immédiatement
au-dessous de l'œil de verre qui termine
à son sommet la coupole, MM.Fran-
s'ois Flameng et Cormon, Maignan et Rochegrosse ont entrepris,
en quatre morceaux séparés, la glorification de l’industrie, des
c.lhhi' Clrynftll
atténuées par l’or, formeront une paisible
tonalités saumon clair de l’ensemble.
rit.\NÇOIS t’I.AMENO. — niicuRAriON du i.a sai.i.k dus fiïtks. i-.vn.nk.vi: dk oaucuk
Iniiii.ttrie.i de la Soie et de ta /.aine
^7
XII. IJ — 0
>
/• V/',.-! KO IL] U S J'U i.
I IIA ( I II- M l Ml.Mi i' H Kl. I til II I \ 1161.iili « I lii.> iill I t >• il I II |.l n I I I l.n
ni \ Si I II- I I..V.M 11 S II, r 11 iiK l'in II I i uf I un i I ION lu-; 1 v vi 11. 111 ü 11 11-
iibii'iiu isi i^iiiriik* t‘i iiL- .si'iublt.' |v.is iL-mrcr, ik- ptinu* iiburil,
iliiris lis t'Diiiliiiiiiis ik* hi pi-i Ml II I (.' ik‘v '1 ira lise, mais mi se reiul
aumpii*, apics un insiimi île iclk-siuii, i|iu' les peiniiircs, ilonii-
iiéfs par 1111 plalmul liimiiieiis, leraîcni un l’inurasie par irnp
brillai iivee lui si elles ne se leiiuiiiaieiu par les mues Iraicbes
i l k ^ères irim i lel bleu parsemé vli‘i|uek|iies lej^ers iiuapes blaucs.
Il lesulle, il esi vrai, île eelle ilispnsiiioii une ilillu’ullê île
plus pmir les peiuues. ilblieJs, île jnir le juu^ramme, île s'iiiier-
iliii' les eikts Je perspeoii\e l'apimaise ilmu remploi, ilaus la
ileemaiiiiu l'umuie iliiiis la lapis.serie, permet Je varier Ja\aiuai;e
les mmipes et vie les répartir en mmils pitiuresi|ues, ils se sotit
vusviaus la néoessite ireutas.ser sur les
premiers pl,ms la presipie totalité Je
leurs persoiimif^es. l.eiir ailresse a Ju
euusister à imet'i aler il.ms ees premiers
consister a intercaler dans ces premieis
<ii is 1 1 lies Si leiii es. (.luiiiin Je ees iiioii eau v a \iii{;i-.si\ iiuires
Ji laif'e Mil siv seuleiiiiill Je bauieiil, et s’enleillle Jails un
eiK'ilJleim ni I bailloiii lie Jolll les eliailLteilienisile jiri'i lion et les
ioUiIhs lompeill la luolioioliie .les ^'l'iUiJes lif^iie*’ luu i/oiilales,
l'oii I f^iirjei a I O' IIV 1 e Je I lui. pie peint l'e Sii pei son mil lté, l'ai cil i
lei le a iniereali eiiiIe leiiis eomposiii.iiis .jutuie ^rauJs nie.lail-
loiis ovab's en b.is-1 . liel, letiaiisses .le peiiiliiie et J'oi. Il les
a .'Il meme temps aveiiis, pour rameiier a riiiiii.- leurs tiiivauv,
ila.lopiei mil’ I i^ne .1 lioi i.oii .issee biisse. lu pall .le liel ainsi
^ plans, pour les fractionner, le plus
d'accessoires possible. Ils s'en sont
tirés tous quatre à merveille.
kntrons maintenant dans le détail de leurs
compositions.
H en est trois qui, par l'etfet général de couleur, ne
ditîèrent pas sensiblement l'une de l'autre. Les scènes qu'elles
Cd./..■ /.' •■nul, l'.lriiirM y l'«'.
FIIANUOIS |■■|.\Ml■;^t■|. — Pl’s'.UR.lT ION tlK IA PILLE PI- ini- fANNEAL' PI. PRCllTK
/.«•V Iniliistrief rhintiiinf.'!
38 —
• e- I
FIGARO ILLUSTRE
So
rcprcscnicni sc passcni louies dans le
plein air. ou. loui au moins, au grand
jour, l'ne lumieM-e à peu près pareille
les éclaire, une aimosphère à peu près
i d e n i i q u e tl o 11 e s U r e 11 e s. C e s O m 1 e s c O m -
positions de MM. l-'lamcng, Maignan
et Rochegrosse. Voyons quelles parti¬
cularités les distinguent.
Le programme de .M. l-'rançois l-'la-
meng comportait les industries de
la soie, de la laine et du lil. les
industries d'art décoratif, et en tin les
indtistries chimiques. Tout cela n'a¬
vait rien de palpitant. Il y a mis
pourtant une variété qui rend sa composition très vivante.
Commençons par la gauche. Le tissage y est caractérisé par
une femme assise à
son métier qu'elle
surveille. Sur les
grands châssis de
trame et de chai ne.
dont elle vient d'ar-
réte" le va-et-vient,
elle porte un regard
attentif'. Sans doute
un (il s'est rompu.
transporte une halle de colon; un se¬
cond. penché sur une cuve, y brasse
tians la teinture les écheveaux de lils
de laine.
Pour les industries d'art décoratif,
si nombreuses, il ne fallait pas songer,
faute de place, à les rappeler d'une
façon si précise (.lans le elctail de 1 exé¬
cution. b'Iameng les a caractérisées par
leurs produits seulement, mais il les a
présentées d'une façon fort habile. De¬
vant le commissaire général de l'içxpo-
ou, dans la navette,
u n d é r ange m e n t
s’est produit. Prête
à ré pa re r 1 e d ésa st r e.
elle regarde, tandis
ju'un employé au¬
près d'elle examine
luxueuse étoile
.]ui vient de sortir
du métier. Sur une
corde tendue, dans
fond, des linges
blancs, agités par la
brise. voliigcMit ;
c’est le blanchiment
des toiles. Au pre¬
mier plan, un ou¬
vrier au torse nu
siiion, M. Picard, dont la
maigre silln)uette meuble le
premier plan, et devant les
collaborateurs du grand .Ma¬
nitou de la World's Foir, les
architectes Rourard et Pau¬
lin. accompagnés du graveur
en médailles Chaplain. olli-
ciellement chargé de commé¬
morer leur (euvre. défile
toute une théorie d'ouvriers
des diverses corporations.
Pétrisseurs de terre et mode¬
leurs de métal, céramistes,
or t è \‘ r e s, s e r r u r i e r s d ' a r t. é b é -
nistes. encadreurs, doreurs et
maçons, tous, à tour de rôle,
se présentent, et. sous l’ieil
de l'ordonnateiii’ olliciel. loni
passer les vases décorés au
grand feu. les papiers peints,
les bois sculptés, les reli¬
quaires. les bron/.es. etc. . . .
La composition se termine,
sur la droite, par un inté¬
rieur d'usine où mijotent,
dans des alambics de verre
que de grands tubes coudés
relient entre eux. les poisons
que la chimie moderr.e la-
brique, que les industries de
toutes sortes utilisent et que
la médecine, en les dosant
savamment, fait servir à notre
guérison.
Dans tout cela, aucun res¬
souvenir du passé, auctin
r.Uil. r.OltMUN. — lUi ims riiuK i.v oiiciniviioN i>n i ' sai.i.i-. oK'? i-i'Tr-s
— ?9 —
«4
fi(;aro illustre
CH. MANICLICH. — DticoitATiON i-K i.a hai.i.k dh.s ki;:tks jh. uaHHAU. — dkcora ilo.v dk la sai.i.k i>i;s
/.(’.« Arts /,.ç Industries
emploi, meme moiléré, de.s formules aujourd'hui démodées ei
banales, employées irop hjnjrtemps par l'an. Ni allégories préten¬
tieuses, ni symboles, mais de l'observation, de la vérité et delà vie.
Des personnages parfaitement modernes retracés dans leurs occu¬
pations habituelles, stylisés tout au plus dans la juste mesure et.
comme il convenait à une composition de ce genre, spirituelle¬
ment et linement racc(.)rdés dans une composition qui reste vraie,
en dépit de ce qu'elle a d'arbitraire. On jugera, par les reproduc-
t/ofis c/oftt cet artic/e s’accompagne, du mérite dont l'artiste a fait
preuve et du rare talent qu'il va déployé. Le résultat
n’a rieti, d'ailleurs, qui surprenne ceit.x qui ont vu les
beaux ensembles décoratifs, hi Danse et le Drame
antique, dont b'ranyois blameng a revêtu le
grand escalier de l'Opéra-th)mii.|ue. Lien
de plus heureux, là comme ici. que le mélange de fantaisie et
de vérité, d’imagination et de piquante justesse qui caractérise
avec tant d'originalité sa manière.
ix‘ principe sur lequel s’est appuyé .VI. Flameng a également
guidé .VI. .Maignan. On lui avait donné à retracer les travaux
de la terre. 1 agriculture. l’horiiculturel. l'arboriculture. la
viticulture et. accouplement assez bizarre,
la pèche. 11 a rempli de la façon qui suit
son programme.
Et a. cohmon*.
l>KCOItATION DK LA SALl.K DKS HKTES.
ricrtruité
PA.NNEAL de OAIC.IIB
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‘2. Tt'UyVIK 3. KTATS-fNIS 4. AL'TlUCEIIi
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6. IIONGIUK
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11. KSPAONK
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pliiii
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16. nOPMAMI!
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Ty}iofj>‘avtivi‘ iioiipil, Paris
17. SKIUilH
SUR LA SEINE. - LES PALAIS DES NATIONS
#
FIGARO ILLUSTRE
S?
Le ciel la lerrc et rcau. constituant les Oléments essentiels
elti cadre dans lequel les motilsqtti lui étaient dévolus devaient
naturellcnicni sc i^roupc-r, il les a réunis dans un pavsage nicdi-
t(.rianécn. sune de promoninire d'où là vue s’étend au loin sur
KU(i. r,( UtM* - - DKCORATION UK I.A SALLK DKS I-lh’KS. PANNKM’ ftl^NTHAl
f.es Miocs et les Forges
la nier. A la pointe de ce promontoire, sur une pente couronnée
d'un hoLKjuet d'oliviers où jeunes gens et jeunes tilles, grimpés
à même les branches, s'occupent activement de la cueillette, un
pécheur vient d aborder, portant ses filets sur son dos. Des
/'
paniers placés à ses pieds renferment l'éblouissant étalage des
Iruits de mer que son filet, au large, vient de cueillir : la dorade
et le mulet, la langouste et la vulgaire rascasse y chatoient et du
visqueux éclat de leurs écailles font une fête et un savoureux régal
pour les veux. De colossales citrouilles, tout auprès, arrondissent
leurs panses, que le soleil, avec une ardeur généreuse, a dorées.
l’n peu plus loin, sur la droite, le promontoire s'élargit en
plateau. On vient de faire la récolte du blé. comme l'atteste une
moissonneuse-lieuse remisée, à quel¬
que distance, sur la lisière d'un
petit bois. Tandis qu'une jeune
femme, debout, mesure au boisseau
e blé que. dans une aire voisine, on vient tle battre,
une sectmde, à quelques pas d'elle, accroupie, se re¬
pose, une brassée de cardons dans les mains au milieu
d'un tas de légumes amoncelés. Pour fêter cette journée produc¬
tive. les maîtres, en joveuses ttnleties. dans les tonds, se livrent aux
douceurs d'un pique-nique oii l'on sable gaiement le champagne.
.... IIÏTI.C PK DHOIIK
lire,. nOll.MON. llKnOHATION l'H SAI.LK nk. thT.
/.<• ('n'nie cifil
6l —
86
FIGARO ILLUSTRE
Ociail lc”cr, qui a son prix. Ces lif;urcs qui. du sol. paraî¬
tront à peine perceptibles, ont quatre mètres de hauteur en
moyenne. La lemme aux cardons, la plu^; ra}''prochée du bord,
aurait, si elle se levait, plus de cinq mètres, et l'on voit, dans le
moiil qui llanqiie sur la drt^ite celui de l’afiriculture. et qui sym¬
bolise les tleurs et les Iruits de ikjs jardins, des pèches beaucoup
plus i;rosses qu’une tete tl'iiomme.
J'ai dit que la partie de dtauie de la composiiitjii de M. .\lai-
i’uan était ctmsacrée à riiorticulture. C'est ce morceau i|ui
sera certainement le plus .uoûté de tout l'ensemble. En saisira-
i-on. du plancher de la salle. lc.s tincsses? .l'ai grand'pcur qu'a
cette tmorme distance tout ne se brouille. En tout cas. 1 cMet
des colorations, vues de près, est charmant. C'est une harmo¬
nie de bleus et clegris.de mauves et de roses, dont la douceur
mourante est exquise l’.i le sujet, présenté avec inhniment de
goût, ajoute encore au plaisir. .Iugev,-en.
Dans un vaste jardin, borné par un rideau de lines char-
IH‘C011.\M(>N t>K I,.\ s.Vl.LK Ui:S t'KTKS. l'ANMJAi CKXTII.VL
/ r Vin, le I{fc
.\i.ia: irr m\! r,\ w
énorme corbeille, qite dis-je? un véritable champ de rhododen¬
drons, et, sur ce tapis délicat, dirigeant d'une main sûre le
tuyau de sa lance d’arrosage, une jeune lemme dont la toilette
légère s'assortit aitx colorations nuancées du champ de Heurs.
('.e n'est pas tout. Pour varier le motil de couleurs et corser
le pittoresque de la scène, l’artiste a imaginé un eti’et de litmière
qui transforme en un élégant arc-en-ciel la nappe d'eau échap¬
pée du tuyau d'arrosage. lènHn. pour meubler la composition
sur le devant, il y a mis un groupe de femmes assises, leur
tâche terminée, près des paniers oit s'entasse leur récolte de
fruits, poires et pèches, abricots et prunes. Le contraste de ces
cohmations vigoureuses avec les colorations tendres des tieurs
est parfait.
Je ne vois qu un reproche à adresser à l'artiste ; c’est le
délaut d unité introduit dans sa composition par le groupe de
jeunes lemmes en toilette de ville, dont les élégances tranchent
péniblement sur la note apaisée et rustique du reste. (>e groupe
a une laison d être, il est vrai ; il symbolise et il rappelle la
xigne. .1 aurais prétéré. quant à moi, un groupe de moisson-
neuis bu\ani a plein verre la piquette qu'il est d'usage, dans les
campagnes, de servir a tous les ouvriers de la moisson.
Nous n avons vu jusqu'ici que des artistes opérant suivant
les habitudes reçues et par les procédés habituels. M. Roche-
giosse nous met en présence, au contraire, d'une tentative
nou\elle. landis que les autres, dans leur décoration, emploient
des demi-teintes et recherchent des cH'ets de contraste qu'ils
FI G A R 0 I LL r S T R F.
^7
obiicnnciii pai ia juxiaposiiion de noies de lumière ei de notes
d ombre x i^ouieusemeni accentuées. M. lUochegrosse s'est dit
qu'à la distance où sa peinture serait vue. les notes d'ombre
coulaient t^iand lisque de taire tache, et des taches d'un noir
impéneiiable, qui desaccoidoraient 1 ensemble et en détruiraient
tatalemeni 1 haimionie. Il s est souvenu, en même temps, que
l'impresuonnisme, en supprimant du tout au tout les notes
d ombie et en n usant, dans 1 exécution, i.|ue de tons purs sans
mélanqe aucun des couleurs, arrivait à une intensité lumineuse
assez, rare.
Le reproche communément adressé à celte école de sup¬
primer le dessin et de le remplacer par la tache n'csi valable
qu en ce qui concerne le tableau de chevalet, ('e procédé con¬
vient. en etlet, à merveille à la peinture décorative, toujours
hors de portée de nos yeux. L'éloiLtnemeni unilie et Tond les
couleurs, quelque séparées qu'elles soient dans l'exécution. Les
CIvI,.- hW.,l-ih. .•Vl.liKIlT .MAli;\.\N. DI.COlîAIIO.N lUC I.A S M.I.U DKS MfliS. l'AN.N'KAU CKNrlIAI.
I r nh'. li < /.' pi’il' i
notes les plus vibrantes s'v harmonisent; elles x piennent une
douceur apaisée dont on ne les croirait pas susceptibles, et
l’eifet v gagne en intensité et en charme.
h'ort de cette observation, il a traité suivant la méthode
impressionniste la partie décorative qui lui rexenait. Le pio-
cédé qu’il a emplox'é dillère néanmoins queKiue peu de 1 im¬
pressionnisme tel que nous le c<mnaissons. S il a usé. dans les
ombres aussi bien que dans les clairs, de couleurs posées a 1 état
pur. sans cuisine de palette, sans mélangé, pour faiie Lhaniei
les pénombres au lieu de les assourdir, il n a employé pouitani
ni la tache, ni le point, ni la virgule, et son exécution s est
caractérisée par un svsieme de hachures analogue a celui des
tailles et des contre-tailles du burin. Dans 1 esquisse, qui a passé
sous mes veux, l'etiei de couleur cl de lumière est absolument
séduisani. Nul doute que la même séduction ne subsiste dans la
composition déliniiive. car le procédé était on ne peut plus
visible dans l'esquisse, tandis que dans l'ceuvre dernière il dis-
paraiira. vu la distance, et restera insaisissable pour l'ieil. Ajou¬
tons d'ailleurs que rexécuiion en a été conduite par l'artiste
avec un tact et une modération qu'on souhaiterait, dans l'appli¬
cation de leurs principes, aux maîtres même les plus qualiliés
de ri m p re ss i o unis m e.
Ceci dit sur l'exécution, passons à la composition du mor¬
ceau.
l.e sujet, un peu bizarrement mêlé, se résumait ainsi :
Ar/aée.v de terre et de nier, (.olonies, Heaiix-Arls, Ih'gièiie et
— Oa
FIGARO Il.LrSlRf-:
.SX
Assislancc publique. Faire un loin de ces élénieius incohérents
était déjà dillicile, mais la dilliculié s’augmentait de la nécessité,
imposée à l'artiste, de rappeler, dans la pré-
sentaiidii des armées de terre et de mer. la dis-
ition des drapeaux de i.SXi.
e exigence l'a gêné sérieusement,
elle ne le menait à rien moins
AI.UKK'I' MAHiNAN
- DKCORATION DK LA KAI.I.K DKS FlVniS, l'ANNKAU DK OADCIIK
Im Peche, le Cidre, la Cueillette
^. qu a lui laire mat
partie de son
l’espace Vlont il
Or, il lui semblait, au
élément d'intérêt de son
révocation des Beaux-.-\rts
^cr, par cette seule
programme, tout
pouvait disposer,
contraire, que le gros
sujet consistait dans
tenait à taire de
Cliché Cernit/ue J' Fila.
ALIitÀitT MAIGNAN. dkcohatioa’ dk i.a sallk dks KiirKs, i-a.nauai: ok duoiik
l.e.c Jardiu!!, les Fruits
'4
FIGARO ILLUSTRÉ
8o
li. H( KJUlCdHOSSK. — OKCOHXTION DK I,A SAM,K DKS riiTHS. — PANMÎ.M; CIÎM IIM,
/.(■.« Hfau.r-Art.<
ce morceau le point central de sa composition. L'hygiène et
l’assistance publique occuperaient l'e-xtrémiié droite. 11 fallait
à tout prix enfermer la distribution des drapeaux dans l'extré¬
mité gauche.
Pour V arriver, il a représenté en perspective oblique les
tribunes de Longehamps.
Au pied de ces tribunes, encombrées de personnages othciels
et de public de marque, égayées par un joyeux bariolage de
drapeaux, il a groupé au premier plan, sur le sol, des repré¬
sentants de toutes les armes, ('.uirassiers et dragons, fantassins
et hussards, matelots et artilleurs, infanterie de marine et
turcos, spahis et tirailleurs soudanais, tous les costumes et
tous les tons de couleurs réunis dans un étourdissant pèle-méle
que la présence des troupes, dans le lointain, corrobore, sou¬
tient et explique.
.■\u milieu, les Reaux-.-\rts, caractérisés par une réunion de
jeunes gens et de jeunes femmes aux toilettes esthétiques, dans
un paysage parisien qui semble être un de ces vieux jardins de
Montmartre d’où la vue plonge au loin sur Paris. Au centredela
composition, un musicien tire de son violon des accords dont une
jolie personne, à longue robe de brocart, est charmée ; assis à
son chevalet, un jeune peintre fixe sur une toile le décor; un
sculpteur admire
un torse antique,
et un Botticelli
m O n t m a r t r O i s
esquisse une des
poses classiques
de la danse.
La partie, à
mon gré, la meil¬
leure de la com¬
position, parce
qu’il ne s’ymêle,
com medanscelle
que je viens de
décrire, aucune
trace d’ati'ecta-
tion et de re¬
cherche , parce
qu’elle est, d'au¬
tre part, mieux
meublée, inspi¬
rée plus directe¬
ment par la vie,
est le morceau de
droite, consacré
à l’iivitiènc et à
l’assistance publique. Le paysage dans lequel elle s'encadre, très
nature, est baigné d’une lumière charmante. La maison, h()pital
ou maison de retraite, qui s’aperçoit, entourée de verdure, dans
les fonds, et qu’un joli coup de soleil illumine, est agréable et
plaisante au possible. On entrevoit aussi, à distance, une
escouade de jeunes gens, en costume de gymnastes, exécutant,
sous la direction d’un prévôt, des mouvements d’ensemble ryth¬
més, qu’on sait gré à l’artiste d’avoir reléguée loin de l’ceil, dans
les fonds. Les premiers plans, occupés par un joli tableau de
famille, enfants en bas âge et nourrices, ont un bel accent de
vérité. L’extrême droite, enfin, n’est pas moins attrayante avec
son groupe d’internes et de médecins occupés, autour d’une
génisse, à recueillir le vaccin qui va immuniser dans leurs jeunes
années les enfants. Tout cela est fermement écrit, bien planté,
ingénieusement composé, doux et fin de colorations. C’est par¬
fait.
Nous arrivons à la quatrième portion de la coupole : For^'cs,
Mines, Fleciricité, Génie civil, (üormon invenit et feeit.
Impossible à ce dernier de se tenir aussi près de la réalité que
les autres. L’obligation, aussi impérieuse pour lui que pour eux,
de réserver dans sa composition de grands pans de ciel et de
concentrer la presque totalité de ses motifs sur les deux premiers
plans, lui inter¬
disait de s’inspi¬
rer directement
de la nature. Le
travail des mi nés,
par exemple, qui
peut fournir dans
un tableau des
motifs on ne peut
plus pittores¬
ques, ne pouvait
se caractériser,
avec des exigen¬
ces comme cel¬
les-là, que par
les produits qui
en sortent et l’u¬
sage qu’on fait
de ces produits.
La variété, d’au¬
tre part, et la
multiplicité des
industries élec¬
triques en fai¬
saient une ma¬
tière assez dillici-
(t. tîOCllKGllOSSK
inl'DK POUR LA OKCOUATION I)K LA SALI.U Dl;S l-lh KS
G. HOCIIEtUîOSSI-:
KTUDE POUR LA DÉCORATION DK LA SAl.l.K DKS I-LTUS
- 6.^ —
90
h'KlsX RO ILLUSTRE
Icnicnt malléable, et le travail des forges, au lieu d'éire repré¬
senté, comme il sied, dans l’intérieur empoussiéré d’une usine,
devait être représenté au grand jour.
M. Cormon avait donc bu'te alfaire, et
c’est miracle qu'il se soit tiré avec autant
de liberté d’un sujet aussi périlleux.
Il a relégué, sur la gauche de sa
composition, l’éleciriciié et les indus-
(i. liOCIlKcntOSSE. — ni:fioiiATH)N ni-: i.a sai.i.k i>i:s i-kti;s. l•A^^KAL• dk «ai'ciik
Arméru de terre et de mer. Colonie.^. Distrihution des drapeaux au J'i juillet ISSt
tries qui en dérivent, concentré le travail des lorges cl des mines dans le
milieu, réparti le génie civil sur la droite.
I.'électricité forme un groupe assorti avec un rare bonheur. A la lumière
des lampes à incandescence
suspendues, tout en haut de
la composition, au sommet de
mats gigantesques, on voit
une automobile, portant un
groupe élégant, glisser à toute
vitesse sur le sol. Devant elle,
un ouvrier en manches de
chemise soulève avec ellort le
levier d'une puissante dyna¬
mo, et, du côté opposé, un
gianipe appétissant de jeunes
beautés se livre aux douceurs
de l'envoi d'une dépêche et
de la communication télé¬
phonique. Assises à une table,
deux d'entre elles tapotent à
coups redoublés sur le clavier
d'un appareil transmetteur ou
déianileni le long ruban bleu
piqué, par l'appareil récep¬
teur, de signes cabalistiques.
Au premier plan, un télépho¬
niste, debout à côté de son
tableau, approche de son
oreille le caoutchouc cerclé
de métal oti la voix de l'a¬
bonné se répercute. Comme
mise en scène ci comme e.xé-
cution, ce morceau de l'élec¬
tricité est parfait.
Dans la portion centrale,
forges et mines, mais surtout,
à vrai dire, les forges, car la
l’.. HOr.ma'iUOSSK. — KUDK |■(il a i.a DKCOaMIO.N IIK I.A SALLK DKS l lViKS
00
FIGARO ILLUSTRE
91
mine n'y figure que sons la (orme restreinte du combustible
qu'on vient d'en tirer pour alimenter les fournaises où lentcmeiTt
se liquélie le métal, et qui porte au blanc
le fer en barres. Tandis que dans le ciel
i;ris dont les profondeurs, à l'approche
de la nuit, s'eniénèbrent, les hautes che-
torse nu, lève le marteau et l'abaisse, en mouvements cadencés, sur l'enclume.
A l'extrémité droite, les travaux du s;énie civil chemins de fer, construction
de ponts métalliques, chaudières de bateaux à vapeur, construction d'édifices sont
rappelés par une série de travailleurs épars sur les berges de la Seine, au droit du
pont de la Tournelle. Le décor, qui
représente le panorama de la rive
gauche, dominé par la tour de
Sa i n t- N i co 1 as-d u - ( i h a rd o n n e t, est
fort plaisant à r(eil dans l’harmonie
de gris légers de son ciel. Au
second plan, le cours oblique du
Heuve, traversé par un pont métal¬
lique. et ses eaux, sillonnées par
des chalands à vapeur et de coquets
bateaux-mouches, disent déjà toute
une série de travaux que les ingé¬
nieurs, d’habitude, exécutent. Au
premier plan, de robustes ouvriers
chargent de houille les wagonnets
d'un petit train dont la locomotive,
sous pression, (urne et crache.
Totit auprès, de lourds débardeurs
combinent leurs efforts pour faire
glisser sur des rouleaux de bois l’é-
norme masse d'une pierre détaillé.
Voilà nos descriptions termi¬
nées. Lllesfeixjiit comprendre aisé¬
ment t(jute la peineque cescompo-
sitions. au programme surchargé,
ont dû coûter aux artistes. Ce n’est
pas un mince mérite pour eux d’a¬
voir réussi à traduire en composi¬
tions vives et claires ces sujets aux
thèmes compliqués, lèn recueille¬
ront-ils. au point de vue moral, un
prolit proportionné à leur peine ?
C’est ici que la question devient
douteuse. J’ai grand’peur pour eux
minées vomissent leurs fumées et leurs
flammes, une équipe de forgeurs, au
G. ROCHKGHOSSK. — dkcohation dk i.a sai.i.k diîs im'tes. i-annhai' nu nnoniî
et As!!i.<taiice publique
(I. ItOCItKGliOSSK. — ÉTUDES l’Ofll I. \ dÉi OUA IKl.V DB I.A SAI.I.E DES l••ÉTI•;S
92
FIGARO ILLUSTRE
que leur travail, à rinvraiseniblablc distance où il sera placé, ne
SC lise pas. Non seulcineni on n’en percevra pas toutes les nuances,
mais il me parait impossible tiu’on en pers’oive nettement les
grandes lignes, ilc n’est pas du sol qu’il faudra chercher à les voir,
maisde la galerie intérieure qui fait letour, au-dessus des arcades,
delà salle. Vouloir s’en rendre compte autrement sera enfantillage
tout pur. On ne distinguera, à trente mètres, qu’un fouillis plus
ou moins séduisant, mais kaléidoscopiL|ue certainement, de taches
variées. Quelque lumière que doive déverser sur ces taches la
coupole vitrée qui les recouvre, on ne se retrouvera, au milieu
de ce confus bariolage, qu’au moyen d’une forte lorgnette, hntcore
faudrait-il, potir bien voir, imiter ce touriste londonnien qui,
pour contempler le plafond de la Sixtine, s’étendit délibérément
sur le dos. Le moven, sans doute, est praticiue, mais la réalisation
n’en est pas commode dans une foule, et, le fût-il, l’exemple n’en
serait pas contagieux. On ariVonte volontiers la haine; on ne se
couvre pas, sans bonnes raisons, de ridicule.
Mais nous n'avons pas tout dit sur la décoration picturale de
la salle. (Kiirc les grandes compositions de Flameng, de Maignan,
de Cormon et de Kochegrosse, elle renferme une foule de mor¬
ceaux d’importance secondaire. Dans les voussures de pénétra¬
tion des arcades, force médaillons symbolisent les Saisons et les
Mois. Le l^rintemps y a été figuré par M. Hirsch, l’Kté par
M. Maillart, l’Automne par M. Suraud, l’Hiver par M. 'rhirion.
(^uant aux MoL-, ils se sont groupés trois par trois, M. Mengin
s’est chargé de nous traduire .lanvier, Févrieret Mars; M. Berges,
.Avril, Mai et Juin; M. Tournier, Juillet, .Août et Septembre;
M. Georges Sauvage, Octobre, xNovembre et Décembre. Ajoutons
à ces noms, pour n'oublier personne, ceux des quatre sculpteurs
auxquels on doit les grands médaillons intercalés entre les com-
iiiiM OMi-: UK r, Kxl’o.si 1 lo.v r.MVKRsiai.H 1)1-; l'.loo.— I)i;ssiii di’.\I. Camille Boigiiard
A m
positions décoratives de la coupole, M .AL Manigliei, Leioux,
l’héophile Bareau et Holard.
Supposons maintenant que de l’entrée principale, celle qui don ne
sur le Palais de l’IGectricité, vous pénétriez par l’escalier d’hon¬
neur dans la salle, vous verrez juste en face de vous une immense
tribune, la loge présidentielle. F.lle sera flanquée, a dioite, d un
grand orgue, et, à gauche, d’une horloge monumentale. Pour
loger enfin les 20.000 personnes que la salle, au diie des aichi-
tecies, doit contenir, quatre travées de gradins, disposées en
amphithéâtre, s’ouvriront de chaque coté de la porte en un
majestueux éventail. S il a lieu de [■'réx'oir une atlluence encoie
plus considérable, des fauteuils pourront être disposés au pied
des gradins, sur le par^-iuet de la salle, h.t, comme la tribune pié-
sidentielle, à elle seule, est à ntéme de contenir dans les quinze
cents personnes, vous jugerez de la cohue qui s entassera dans la
salle des fêtes aux grands jours.
Ces jours-lâ, vous ferez bien, si vous le pouvez, de promener
dans d'autres parties de l’ICxposition votre curiosité, car on
s'écrasera ferme à la sortie de cette serre gigantesque. On y
respirera d’ailleurs très mal. Si puissants que soient les ven¬
tilateurs destinés à y changer l’air, ils n’v importeront qu’un air
raréfié, puisé dans la galerie des machines et surchargé, comme
il est naturel, de poussières dont les organismes les plus sains ne
s'accommoderont, quoi qu'on en dise, qu’avec peine.
Reste un dernier danger, plus sérieux, et qu’on nous saura
gré de signaler. Transformée en galerie de l’alimentation, la
galerie des machines s’est meublée d’une multitude de baraques
où les produits, tant étrangers que français, seront exposés d’une
façon évidemment pittoresque, mais éminemment inquiétante.
()u’une étincelle, un jour de grande fête, vienne à tomber sur une
de ces coquettes maisonnettes dont la toile peinte et le bois font
les frais, vous verrez l’admirable flambée que feront ces joujoux
de Nuremberg. F]n cinq minutes, ce serait un incendie colossal
dont on ne dénombrerait pas les victimes. Mais ne soyons pas
prophètede malheur. On a dû. au commissariat général, envisager
d’avance le danger; on a dû, de toute nécessité, v parer. Ni sur¬
veillance, ni mesures préventives ne manqueront. Mais les
spectateurs feront bien, par surcroit, de se prémunir eux-mémes.
SoLivcnez-voLis du bazar de la Charité, et veillez.
FR. 'r HIF B A G Ll'-S IS S O N.
BENJAMIN-CONSTANT
A l’Exposition Décennale
P ARMI les envois les plus si^niticaiifs de l'an Iran^'ais à
l’EAposition décennale, les huii loiles de M. Beniamin-
Consiani Hxeroni tout paniculièremeni l’auention par
les multiples qualités de forme et de pensée dont elles
font preuve. La Ionie et les délicats v trouveront également de
quoi satisfaire leur idéal. Aux uns, le grand peintre offrira cet
élément d'humanité, cette clarté dans l'idée que l'on ne saurait
lui refuser; les autres trouveront chez lui un sens de l'élégance
et de la ligne, nne abondance de coloris que semblent lui avoir
légués les grands maitres du passé.
Assurément l'art de M. Henjamin-CJonstant est déjà fort
connu de tous par ses envois annuels aux Salons et à de nom¬
breuses expositions particulières l'activité du peintre est, en
effet, prodigieuse et son labeur incessant ; mais l'on pouvait
craindre, dans une certaine mesure, que ses tableaux de la
Décennale n'aioutassent rien à sa gloire. Tel n’est pas le cas. Kn
groupant quelques-unes de ses letivres les plus caractéristiques,
en choisissant dans ce vaste ensemble de portraits de tous
genres ceux ciui portent l'empreinte la plus précise de sa forte
personnalité et où toutes ses qualités se manifestent avec le plus
d'harmonie, M. Benjamin-Constant se révèle au contraire plus
grand artiste
que jamais et
nous fait ou¬
blier — quel
est donc l'ar¬
tiste qui fut
toujours égal
à lui-méme r —
certains por¬
traits moins
réussis ou cer¬
tains tableaux
iTioins heureu¬
sement com¬
posés. C'est
donc l’art de
M. Benjamin-
Constant sous
son jour 1 e
meilleur, tel
peut-être qu'il
survivra, que
nous P O U -
vous admirer
au j O U rd' hui.
'fous les as¬
pects les plus
variés de son
talent appa¬
raissent claire¬
ment en ces
huit toiles.
N’oici tout
d'abord une
grande et forte
com position
décorative qui
marque bien,
avec les belles
œ U r e s d e
rOpéra-Comi-
que, l'éclosion
complète de
l'art de M. Ben¬
jamin - Cons -
tant CO m m e
décorateur.
C'est ici l'Eu-
trve di( pape Ei haiu II à Tou/oiise, où le peintre a représenté,
avec une extrême puissance de coloris, un de ces papes guer¬
riers tout en armes, comme en vit le moyen âge, qui che¬
vauche, précédé d'une châsse étincelante, parmi les ors et les
brocarts, au milieu des cardinaux, des évêques et des soldats.
Ce qui intéresse à juste titre lorsqu'on regarde ces deux
grandes toiles destinées à la Calerie des Illustres du (ùtpitole de
'Eoulouse, où ligurent déjà certaines (uuvres capitales de l’art
français moderne, c'est que le peintre s'est justement inspiré des
deux principes essentiels de la grande décoration. Tout d’abord
l'ieuvre attire par son unité, aussi bien de composition que de
couleur; une impression d'ensemble des plus nettes s'en dégage,
et on a la sensation que, mise en place et vue dans l'éloignement
qui lui convient, elle ne fera que gagner encore. Cependant le
peintre n'a sacrifié aucun détail de son tableau à son désir de
réaliser un tout harmonieux et décoratif. L'Entrée d'Erbain II
peut aussi bien être examinée de près que vue dans son ensemble,
et au seul point de vue de la grande décoration. Car, et les maitres
du xv<= et du xvu' siècle le prouvent surabondamment, on peut réa¬
liser une belle décoration sans pour cela négliger, comme trop de
peintres seraient tentés de le croire, tous les détails. L'teuvre de
M. Pienjamin-
("onsiant con¬
tient différents
imirceaux que
l'on n'oublie
pas, et, avant
tout, le groupe
du pape à che¬
val, si vivant
dans ses gestes
et ses mouve¬
ments et si vrai
dans sa re¬
constitution.
M. Benja¬
min - Constant
est, avant tout,
un grand por¬
traitiste, l'un
des peintres
I r a n y ais de
notre temps
qui savent ren¬
dre la phvsio-
nomie humai¬
ne avec toute
sa force ex-
[M'essive et pé¬
nétrer avec le
plus de subti¬
lité l'âme de
leur modèle,
qualités qui
n'apparaissent
jamais plus dis-
tinctementque
lorsque le
peintre repré¬
sente des vi¬
sages qui lui
sontt amiliers.
Tel fut, du
reste, le cas
de tous les
maitres, de
R e m b r a n d t
peignant les
membres de sa
— G()
FI G A RO I LL (JS T R F
î)4
laniillc, de Rubens reconimen(;ani plusieurs t'ois des portraits
de sa femme, de 'Fitieii représentant la b'Iora. Aussi trouverait-
on dillicilemem, dans Tteuvre de l>enjamin-Consiani, une pat;e
plus belle que celle où il s’est plu à représenter ses deux fils.
depuis, hélas! séparés par la mort.
l.c portrait de Madame von Derwies ligurait au dernier
Salon. C'est une teuvre très brillante, pleine de belles trouvailles
et d’une allure décorative incontestable. L’artiste a très habile¬
ment gradué les difleretns jaunes du paysage et de la robe, cette
dernière d’une abondance et d’une souplesse de plis dignes des
70
FIGARO ILLUSTRE
9 ^
plus grands maîtres du portrait, l.a beauté- des éttdbes ne lui a
pas fait négliger les chairs de son modèle, qui sont d'une beauté
toute Hamande.
■M. Pjenjamin-Con.stant, qui est à ses heures un excellent cri¬
tique. écrivait tout récemment dans une grande revue anglaise
à propos d'un portrait de (iladstone par Millais, ces lignes d'une
esthétiiiue et d'un sens si profonds : >< La peinture n’est qu'une
manière d'exprimer la vie, et l'artiste qui ne sc soucie que de
la technique seule doit forcément renoncer à observer... Ne
cessons jamais de répéter cet axiome : tout repose dans l'étude
de l'individualité. »
Il me semble que ces lignes expriment lort bien l'idéal
J ‘J nfitJnmin-ConsUmf .pinx.
(.'h'eltr tttuuu, f'hhitfni ('10.
I lilJ.MN II >l)rfaa
de M. Benjamin-CLonstant. et qu'elles peuvent s'appliquer a
des (cuvres comme les portraits de Mademoiselle Calvé, de
Madame von Derw ies. de Madame (jlaenzcr. de .Madame Lau¬
gier et delà Reine d’.\ngleterre. (Le ne sont pas là seulement
des toiles somptueuses et riches, élégantes et gracieuses, pleines
de noblesse ou d'abandon, ce sont des ceuvres vraies et qui
témoignent d'une étude scrupuleuse de Viudividuahté. .Aussi
peut-on leur prédire qu'elles resteront comme une vision réelle
et vécue de l'humanité de notre temps, qu'elles représenteront
fort justement aux veux des générations futures, un type parfait
de la légende du xix'-’ siecle, et qu'elles mériteront entre toutes
d'etre appelées — hommage suprente que M. Benjamin-
Constant décernait au portrait de Ciladstone par Millais : —
une pa^c d'histoire.
IIKNRI FRAN'rZ.
.1 . - .1. 1^, N .1 A M I X - C O X S'f A X I
Diroclmir : il. il.V.NZl.
il.VN^i. JoVA.Nr ..V C“, .isiiii-re?
Lü GêiMiit : G. liLÜNUlN.
/
LE VILLAGE SÜISSE
MAISONS DK HKU.NK
L e Village Suisse qui occupe, derrière la Clalerie des Machines,
un terrain de vingt et un mille mètres de superlicie. relie par
une passerelle à l'enceinte officielle, sera l'aiiraction à la fois la
plus originale, la plus
artistique et la plus
grandiose de l'ifx-
position ; les travaux
de construction, au¬
jourd'hui complète¬
ment terminés, ont
été menés activement
pendant plus de trois
ans. Les auteurs du
projet, .MM.(éh. 11 en-
neberi: et .1. Aile-
mand, ont su con-
c e n i r e r d ans 1 e u r
admirable reconsti¬
tution toute la svn-
thèse de l'intéressant
et original petit pays
qui nous avoisine.
Le Village Suisse
représente la Suisse
telle qu'elle est : mai¬
sons, chalets, arca¬
des, boutiques, Ltn-
tainesom été amenés
à grands frais des
vallées de rifngadinc, de Gruyère, du \ alais; les rochers mêmes
viennent de Suisse, authentiques ou moulés dans la haute Alpe.
Les photographies que nous reproduisons ci-contre ont été prises
>•
"5?^ j
CIIK.MIN OK I.A CASCADi:
au X'illage Suisse le mois dernier; elles donnent une idée parfaite de
l'oeuvre gigantesque qui a été accomplie, celle qui consiste à trans¬
porter des montagnes. Les travaux n'étaient pas alors'complètement
terminés, et les trois
cents habitants venus
de Suisse.qui s’v trou¬
vent aujourd'hui, ne
peuplaient pas encore
les maisonnettes et
les chalets du Villaue.
Mais maintenant, les
bergers et leurs trou¬
peaux qui animent ce
cadre si pittoresque,
U n e c a s c a d e q U i t O m b e
d'une h a u t e u r d e
trente-deux mètres et
met en mouxement
une scierie, la végéta¬
tion alpestre, la vraie
nature sent[''uleuse-
ment reproduite, tout
contribue à donner
l’illusion de la Suisse,
et le visiteur se croit
transporté hors de
b'rance alors qu’il est
en plein Paris.
Au milieu du brou¬
haha fatigant de l'Ièxposition, de la poussière et des charivaris, ce
coin tranquille fera les délices du visiteur lassé qui viendra s'y
reposer dans la paix et le calme de la grande nature.
{’/iches !.. Trinqidvr-.
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